Est-ce que le mot épidémie n’est pas un peu fort ?
La réponse est dans les chiffres. Le cancer du sein occasionne de l’ordre de 500 000 décès par an et 1,8 millions de cas . Le Sida est cause chez les femmes aujourd’hui de 600 000 décès et de 1,2 million de cas. Personne ne conteste aujourd’hui que le Sida soit une épidémie. Pourquoi cette différence de regard ? Le cancer du sein, comme son équivalent masculin, le cancer de la prostate, 1er cancer masculin dans le monde avec 1,4 million de cas et 300 000 décès, sont considérés comme la conséquence d’un meilleur dépistage et du vieillissement. L’objectif de ce livre est de montrer que ces explications n’expliquent pas à elles seules son développement sur la planète. Il est aussi de montrer que cette maladie est une maladie environnementale (les causes génétiques sont de l’ordre de 5 à 10 %). Beaucoup de causes sont aujourd’hui identifiées, ce qui devrait permettre de le réduire à des taux marginaux comme dans le pays le moins touché, le Bhoutan. Encore faut-il en avoir la volonté politique. L’OMS envisage l’éradication du Sida en 2030. Cela devrait être aussi l’objectif pour le cancer du sein.
André Cicolella