Président du Réseau Environnement Santé, le toxicologue André Cicolella s’alarme de voir le nombre de maladies chroniques exploser en France. Ce qui n’est pas une bonne nouvelle en période de pandémie de Covid-19.
- Communiqué N°10 du 17/07/2020 → La santé environnementale ne peut pas être la grande oubliée du post-COVID
- Communiqué N°9 du 10/07/2020 → 120 Milliards dépensés en plus en 10 ans pour les maladies chroniques, mais la santé environnementale reste la grande oubliée du Ségur de la santé
- Communiqué N°8 du 15/06/2020 → La Santé Environnementale ne doit pas être la grande absente du post-COVID
- Communiqué N°7 du 20/05/2020 → COVID-19 et Maladies chroniques : Politique de l’autruche ou se préparer pour la prochaine épidémie
- Communiqué N°6 du 11/05/2020 → Les victimes du COVID19 : pas seulement une question d’âge !
- Communiqué N°5 du 23/04/2020 → Covid-19 et hypertension
- Communiqué N°4 du 15/04/2020 → lien confirmé avec l’obésité
- Communiqué N°3 du 08/04/2020 → Surmortalité liée à l’obésité et au surpoids en france et dans le monde ?
- Communiqué N°2 du 06/04/2020 → Covid-19 : surmortalité liée au diabète en chine
- Communiqué N°1 du 17/03/2020 → Une épidémie peut en cacher une autre
17/07/2020 LA SANTÉ ENVIRONNEMENTALE NE PEUT PAS ÊTRE LA GRANDE OUBLIÉE DU POST-COVID
Le Groupe Santé Environnement (GSE) est chargé d’élaborer et de suivre la mise en œuvre du Plan National Santé Environnement (PNSE). Il réunit tous les acteurs institutionnels, associatifs et professionnels de la Santé Environnementale. Sa dernière réunion remontant au 9 juillet 2019, la réunion des 16 et 17 juillet était donc attendue avec impatience. Le PNSE4 est en arrêt depuis un an. Entre temps, l’épidémie de COVID a mis en évidence encore plus la nécessité de se doter d’une politique ambitieuse de santé environnementale.
Pourtant cette réunion du GSE des 16-17 juillet a totalement fait l’impasse sur la pandémie de maladies chroniques et n’a traité que de la dimension zoonoses.
Un grand débat national est aujourd’hui nécessaire sur la Santé Environnementale. Le RES demande l’organisation d’Etats Généraux de la Santé Environnementale.
10/07/2020 120 MILLIARDS DÉPENSÉS EN PLUS EN 10 ANS POUR LES MALADIES CHRONIQUES, MAIS LA SANTÉ ENVIRONNEMENTALE RESTE LA GRANDE OUBLIÉE DU SÉGUR DE LA SANTÉ
Le Ségur de la santé se termine et le sujet de la santé environnementale n’a même pas été évoqué. Pourtant la crise du COVID a clairement mis en évidence que les victimes du COVID ont été en priorité les malades chroniques (obésité, diabète, hypertension et maladies cardiovasculaires). En France, le nombre de ces malades a doublé au cours des 2 dernières décennies. Si la crise du COVID était survenue au début des années 2000, le nombre de morts aurait été diminué de moitié. Se préparer pour la prochaine crise suppose d’agir pour stopper la croissance de ces maladies chroniques.
Le rapport annuel de la CNAM publié ces derniers jours donne la réalité de l’épidémie de maladies chroniques en 2018 : 21 millions (20 millions l’an passé) et une projection de 23 millions pour 2023. Entre 2012 et 2018, les maladies cardiovasculaires sont passées de 3,5M à 4,9 M (prévision 2023 : 5,5 M soit +57% en 11 ans), et le diabète de 2,9 M à 3,9 M (projection 2023 : 4,4 M soit + 52 % en 11 ans).
L’augmentation cumulée des dépenses liées aux maladies chroniques sur 2012-2018 a été de 48,4 Mrds d’euros. En 2023, le surcoût par rapport à 2012 serait donc de 120,2 Mrds €. Chiffre à comparer aux 7,5 Mrds d’euros destinés aux professionnels de santé à l’issue du Ségur de la Santé. Ces chiffres montrent que si on s’attaquait vraiment à l’épidémie de maladies chroniques, les gains économiques seraient suffisants pour améliorer considérablement la situation du système de soin.
La France a voté lors de l’Assemblée Générale de l’’ONU en septembre 2018 deux Objectifs à atteindre en 2030 : Réduire la mortalité par maladies chroniques de 30 %, Arrêter la progression du diabète et de l’obésité.
IL EST URGENT DE METTRE EN OEUVRE UNE POLITIQUE DE SANTÉ ENVIRONNEMENTALE POUR ATTEINDRE CES OBJECTIFS. LE RES DEMANDE L’ORGANISATION D’ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA SANTÉ ENVIRONNEMENTALE.
15/06/2020 LA SANTÉ ENVIRONNEMENTALE NE DOIT PAS ÊTRE LA GRANDE ABSENTE DU POST-COVID
Une des leçons majeures de la crise est que les malades chroniques ont été les grandes victimes du COVID : 84 % des comorbidités chez les victimes du COVID selon Santé publique France. Mais ce constat a vite été évacué sous couvert de l’âge. Une donnée majeure éclaire cet enjeu : en France, le nombre de grandes maladies chroniques (Maladies cardiovasculaires, diabète, cancer) a doublé entre 2003 et 2017, ce qui veut dire qu’il y a 14 ans, il y aurait eu, par principe, moitié moins de victimes potentielles.
La lutte contre la prochaine « pandémie de maladie X » doit se préparer aujourd’hui en s’attaquant aux causes environnementales des maladies chroniques, principales causes des décès par COVID.
A aucun moment dans la déclaration d’Emmanuel Macron du 14/06, il n’est fait mention de l’épidémie mondiale de maladies chroniques, constat fait par l’Organisation Mondiale de la Santé depuis 2006 en Europe, 2008 dans le monde et qui a fait l’objet de 2 déclarations de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2011 et septembre 2018.
Les objectifs retenus en septembre 2018 à échéance de 2030 sont en priorité : diminution de 30 % de la mortalité prématurée par maladies chroniques et arrêt de la progression de l’obésité et du diabète. Les obèses et les diabétiques ont été les grandes victimes du COVID. Les causes environnementales sont connues.
La préparation du futur Plan National Santé Environnementale (à l’arrêt depuis un an sans aucune explication) doit se faire en réponse aux enjeux révélés par l’épidémie de COVID.
La Santé Environnementale doit faire partie du chantier de la « Reconstruction écologique » annoncé par Emmanuel Macron pour l’été.
11/05/2020 COVID-19 ET MALADIES CHRONIQUES :
POLITIQUE DE L’AUTRUCHE OU SE PRÉPARER POUR LA PROCHAINE ÉPIDÉMIE
Le Figaro titre dans son édition du 13 mai « L’âge, premier facteur de risque de Covid-19 grave ».
Si on appliquait ce raisonnement au cancer, pour lequel 70 % des cas surviennent après 60 ans, on en déduirait que l’âge est la première cause du cancer. Raisonnement évidemment absurde.
Ces maladies chroniques qui fournissent les victimes du #COVID19 peuvent être vaincues en faisant de la Santé Environnementale le 2nd pilier de la politique de Santé, qui ne doit pas se limiter au soin !
11/05/2020 LES VICTIMES DU COVID19 : PAS SEULEMENT UNE QUESTION D’ÂGE !
Même si l’âge est un facteur déterminant, tout expliquer par l’âge n’est pas acceptable. Les données ajustées sur l’âge montrent le poids des comorbidités or celles-ci ne viennent pas de nulle part. Les jeunes obèses sont peut-être même plus touchés. Les études en GB et aux USA montrent que le COVID frappe aussi de façon différenciée selon le statut social et ethnique.
Rappelons que :
-l’incidence en France des Affections de Longue Durée pour Maladies Cardio-vasculaires, Diabète et Cancer a doublé entre 2003 et 2017 alors que la population âgée de plus de 74 ans n’a progressé que de 30 % . Il est facile de déduire que si l’épidémie de COVID-19 avait eu lieu en 2003, elle aurait en conséquence fait nettement moins de victimes.
-malgré le constat fait à 2 reprises à l’Assemblée générale de l’ONU en sept 2011 et 2018 et notamment l’adoption d’un objectif pour 2030 « d’arrêt de la progression du diabète et de l’obésité », aucun pays ne s’est vraiment engagé en ce sens. Les malades du COVID en paient aujourd’hui les conséquences.
Dans l’APRÈS COVID, la Santé Environnementale doit devenir le 2nd pilier de la politique de santé.
23/04/2020 COVID-19 ET HYPERTENSION
Les malades de l’hypertension ne sont plus protégés comme avant. Dans quelle mesure cela a joué dans la crise sanitaire actuelle ?
Dans l’immédiat, l’ALD Hypertension doit être rétablie. C’est une première mesure à prendre pour protéger au mieux les populations sensibles que représentent les hypertendus.
Dans un 2nd temps, il faut une politique ambitieuse de Santé environnementale pour s’attaquer aux causes environnementales de l’hypertension comme des maladies chroniques en général.
Dans le cas de l’hypertension, Perturbateurs Endocriniens (Bisphénol A, phtalates, Perfluorés) , alimentation, pollution de l’air, bruit certains pesticides et métaux lourds comme le plomb, sont des causes clairement identifiées
15/04/2020 LIEN CONFIRMÉ AVEC L’OBÉSITÉ
La première publication française sur les comorbidités, publiée le 9 avril dans la revue Obesity par les équipes du CHU de Lille, confirme le lien avec l’obésité.
La région Hauts-de-France est la plus touchée par l’épidémie d’obésité avec une progression de 61,5% depuis 1997 (étude Obépi). Les 2 autres régions les plus touchées par l’obésité sont le Grand Est et le Bassin parisien, qui sont aussi les régions les plus touchés par le COVID-19.
Cette observation ne doit évidemment pas se traduire par un discours stigmatisant renvoyant à une responsabilité purement individuelle. Les données scientifiques sont très claires sur les rôles de l’alimentation, notamment l’alimentation ultra-transformée, la sédentarité et les perturbateurs endocriniens.
11/04/2020 TRIBUNE JDD « Notre système de santé publique est à réinventer »
André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, cosigne cette tribune avec une quarantaine de personnalités et demande l’organisation d’États Généraux de la Santé Environnementale.
Il est grand temps de mener une politique volontariste de santé environnementale et de lutter, comme le recommande l’OMS, contre l’épidémie de maladies chroniques en agissant sur les causes.
La lutte contre les addictions et les comportements individuels a permis incontestablement de faire reculer le tabagisme et l’alcoolisme.
Il faut s’attaquer également aux autres causes majeures : malbouffe, sédentarité, pollution de l’air et des sols, contamination chimique (pesticides, perturbateurs endocriniens et nerveux). Il est grand temps de mettre la santé environnementale au premier plan de la politique de santé.
08/04/2020 COVID-19 : SURMORTALITÉ LIÉE À L’OBÉSITÉ ET AU SURPOIDS EN FRANCE ET DANS LE MONDE ?
Ce constat vraisemblable d’une plus grande fragilité lié à l’obésité et au surpoids pourrait expliquer pourquoi l’épidémie évolue si rapidement aux Etats-Unis.
Mais cela ne doit évidemment pas se traduire par un discours stigmatisant renvoyant à une responsabilité purement individuelle.
L’étude Obépi montre très clairement que cette épidémie touche plus particulièrement les populations ayant les plus faibles revenus et les plus faibles niveaux d’éducation, donc généralement les conditions de vie et de travail les plus difficiles. Les données scientifiques sont très claires sur les rôles de l’alimentation, notamment l’alimentation ultra-transformée, la sédentarité et les perturbateurs endocriniens.
La dernière conférence de consensus d’Uppsala fait même des Perturbateurs Endocriniens un facteur déterminant
Ces données plaident une fois de plus sur la nécessité d’une politique de Santé environnementale.
06/04/2020 COVID-19 : SURMORTALITÉ LIÉE AU DIABÈTE EN CHINE
L’impact de l’épidémie du Covid-19 doit être analysée en référence à l’épidémie de maladies chroniques, dont celle du diabète. L’Assemblée générale de l’ONU a voté 2 résolutions en septembre 2011 et 2018, demandant de s’attaquer à l’épidémie mondiale de maladies chroniques, mais sans qu’aucun pays ne se soit doté d’une politique cohérente en ce domaine.
La réflexion sur l’après Covid-19 doit intégrer la lutte contre l’épidémie de maladies chroniques comme une priorité de santé environnementale. Le RES demande l’organisation d’Etats Généraux de la Santé Environnementale.
Mise à jour 03/04/2020
Le RES appuie l’appel du collectif Air-Santé-Climat cet aux préfets à limiter la pollution d’origine agricole. La pollution de l’air fragilise les malades cardiovasculaires qui sont les plus touchés par le Covid-19.
→ Lire la tribune
Mise à jour 02/04/2020
La plus récente publication dans le JAMA cardiology du 27 mars cite une étude chinoise portant sur 44672 patients contaminés. Les malades cardiovasculaires représentaient 10,5 % des décès pour un taux de décès dans la cohorte de 2,3 % soit 4 fois plus.
→ Lire la publication
La même équipe publie quelques jours plus tard une opinion « Mettre en application les leçons tirées de la grippe pour le coronavirus pendant une période d’incertitude » (« Applying the Lessons of Influenza to Coronavirus During a Time of Uncertainty ») en disant nous ne sommes pas des infectiologues mais ce que nous pouvons dire c’est que les malades cardiovasculaires sont particulièrement sensibles aux infections virales : » il y a très certainement un risque relatif plusieurs fois plus élevé associé à une maladie cardiovasculaire préexistante » (« there is almost certainly a multi-fold increased relative risk associated with preexisting cardiovascular disease »).
→ Lire la publication
Pour le RES , maladies infectieuses et maladies non-infectieuses sont liées ; l’après crise doit se traduire par une politique de santé environnementale qui permette enfin de s’attaquer aux causes environnementales des maladies, infectieuses et non infectieuses.
→ 2 avril : Interview d’André Cicolella sur RCF Radio
→ 26 mars : Interview d’André Cicolella dans Le Parisien
Communiqué du 17/03/2020
Par-delà ces mesures de gestion immédiate de l’épidémie de COVID-19, cette crise doit être aussi l’occasion de prendre conscience de l’autre épidémie, celle des maladies chroniques. Le mot épidémie a été utilisée la première fois pour parler de la croissance des maladies chroniques par l’Organisation Mondiale de la Santé Europe (déclaration du 11 septembre 2006). Celle-ci prévenait que cette épidémie mettait “en péril les systèmes d’assurance maladie” et concluait sur la nécessité de mener « une action globale pour freiner cette épidémie ». Le constat est sans équivoque : « L’épidémie mondiale de maladies chroniques a été largement ignorée ou sous-estimée par rapport à d’autres problèmes de santé….Depuis fort longtemps, plusieurs idées fausses font que l’on n’accorde pas toute l’importance voulue aux cardiopathies, aux accidents vasculaires cérébraux, au cancer et à d’autres maladies chroniques ».
« C’est un changement de paradigme qui s’impose, une vision globale de la santé, qui ne se résume pas seulement au système de soin. Faute de l’avoir compris, notre société risque être de plus en plus sensible aux épidémies infectieuses même de faible intensité, constate André Cicolella, président du RES »