Pour contrer l’arrivée de nouvelles crises sanitaires d’origines infectieuses et limiter le nombre croissant des maladies chroniques, nous devons faire de la santé environnementale un pilier du système de santé.
La pandémie de Covid-19 exacerbe les crises environnementale et sociale préexistantes. Elle doit nous conduire à repenser notre politique de santé pour faire face au défi de futures crises sanitaires d’origine infectieuse.
Si le système de soins résiste, jusqu’à présent à la crise, avec difficulté et grâce au dévouement d’un personnel soignant en grande souffrance, il est urgent de le soulager du poids croissant des maladies chroniques, en établissant le second pilier du système de santé complémentaire au système de soins : la santé environnementale.
La crise sanitaire révèle encore davantage les liens très forts entre l’environnement et la santé. Si la naissance des zoonoses apparaît liée à la destruction et l’exploitation de la biodiversité, les conditions de leur développement sont liées à plusieurs facteurs parmi lesquels la fragilisation des populations atteintes de maladies chroniques. Dans de telles circonstances, la santé publique ne peut se focaliser uniquement sur le curatif, certes indispensable, mais doit d’urgence intégrer la prévention primaire, pour permettre à chacune et à chacun de ne pas tomber malade à cause de son environnement.
Il est urgent de revoir notre modèle de santé, de changer de paradigme et de référentiel, de penser la santé par une approche « Une seule santé », alliant les santés humaine et animale, ainsi que celle des écosystèmes, favorisant la perpétuation des espèces et des humains dans de bonnes conditions reproductives. Il est essentiel de réduire les pollutions d’origine humaine, qu’elles soient chimiques, physiques ou biologiques, et leurs potentiels effets cocktail. Il est urgent de préserver et restaurer la qualité de l’alimentation, des eaux, de l’air ou des sols, sans oublier de prévenir les causes de troubles de la santé mentale sur le long terme, en forte croissance dans le contexte de la pandémie de Covid-19. La Commission européenne a fixé l’objectif « Zéro pollution en 2030 » et l’Assemblée générale de l’ONU adopté en 2015 dans les Objectifs de Développement Durable, la diminution de la mortalité par maladies chroniques de 30 % et l’arrêt de la progression de l’obésité et du diabète. Le moment est venu de provoquer le « big bang » des institutions sanitaires et sociales et d’y associer les mouvements citoyens pour parvenir à ces objectifs et éviter que de nouvelles crises ne surviennent avec leurs conséquences désastreuses pour la société.
Nous, collectif d’associations citoyennes de défense de l’environnement, de la santé, des femmes, des droits, des consommateurs, d’associations familiales, de professionnels et de malades, de collectifs et de syndicats, réunis au sein du Collectif Inter-associations pour la Santé Environnementale, demandons aux autorités de tout mettre en œuvre pour que l’environnement dans lequel nous évoluons garantisse notre santé, celle de nos
enfants, de nos proches, de la population tout entière.
Nous décidons de nous rassembler pour :
- Dénoncer les lacunes des politiques publiques actuelles en termes de santé environnementale.
- Porter une voix collective dans les médias et les relais de communication, auprès du Gouvernement, des institutions et des personnalités politiques, pour défendre une vision partagée de la santé environnementale.
- Peser auprès des forces politiques à l’occasion des élections départementales, régionales et présidentielles pour que soit proposée une politique de santé environnementale lors des prochaines échéances électorales.
- Proposer des solutions opérationnelles, notamment institutionnelles, pour construire une politique publique de santé environnementale en France.
- Innover en termes de participation citoyenne en faisant remonter depuis les territoires, les volontés citoyennes, notamment en fédérant de grandes conférences citoyennes régionales de santé environnementale, en mobilisant et en sensibilisant le grand public.
Nous nous engageons, chacune et chacun, à faire de la santé environnementale un pilier du système de santé.
Personnes et associations signataires :
Mallory ANDRIANTAVY GUYON et Muriel AUPRINCE, Coll’Air Pur Santé
Arnaud APOTEKER, Justice Pesticides
Alain BAZOT, UFC-Que Choisir
Thomas BOURDREL, Collectif Strasbourg Respire
Gérard BAPT et Chantal L’HOIR, Association Française des Malades de la Thyroïde
Michel BESNARD, Collectif de soutien aux victimes des pesticides Ouest
René CADOT, Action Santé Solidarité
Elisabeth CARBONE, Miramap
André CICOLELLA, Réseau Environnement Santé
Alain COLLOMB, Association Santé Environnement France
Nathalie DELPHIN, Syndicat des Femmes Chirurgiens-Dentistes
Laure DUCOS, Greenpeace France
Cathy et Richard FAITG, CES 74
Chloé FOURCHON, Les Petites Z’étincelles
Laura GERARD, Confédération syndicale des familles
Lamia KERDJANA, Jeunes Médecins
Christian KHALIFA, Indecosa CGT
Philippe LADOUGNE, Warrior Enguerrand
Laurent LALO, Collectif Regards
Malik SALEMKOUR, Ligue des Droits de l’Homme
Didier LAMBERT, E3M, campagne Pour des vaccins sans aluminium
Christine MALFAY-REGNIER, SOS-MCS
Agnès MAURIN et Philippe PALAT, Ligue Contre l’Obésité
Véronique MOREIRA, WECF France
François MOURGUES, C2DS
Guillaume MULLER, Collectif Air Santé Climat
Tania PACHEFF, Cantine sans plastique France
Sophie PELLETIER, PRIARTEM Ondes-Santé-Environnement
Alice PILLOT, PEPS’L
Virginie RIO et Céline FOURDRINOY, Association Collectif BAMP !
Carole ROBERT, Fibromyalgie France
Marie-Odile SOYER-GOBILLARD, HHORAGES France
Ghislaine SICRE, Convergence Infirmière
Jacques TESTART, Sciences Citoyennes
Marie THIBAUD, Collectif Stop aux cancers de nos enfants
Mathé TOULLIER, Association des Familles Victimes du saturnisme
Stéphane VEDRENNE, Eva pour la Vie, Fédération Grandir sans Cancer
Francois VEILLERETTE, Générations Futures
Stéphanie VILLE, Aidons Marina, Fédération Grandir sans Cancer