Au lieu du complexe commercial EuropaCity, nouveau temple de la consommation destiné aux touristes, un scénario porté sur la transition écologique et le respect des terres agricoles émerge avec l’appui d’agronomes, de paysagistes, d’urbanistes et d’économistes. Le RES soutient l’initiative du groupement CARMA (Coopération pour une Ambition agricole, Rurale et Métropolitaine d’Avenir).
Et si c’était une première dans l’histoire de l’aménagement du territoire ? Le 1er juillet, le collectif CARMA a remis aux services du Premier ministre un dossier qui propose de mettre en œuvre sur les terres de Gonesse, au nord de Paris, la première étape d’une véritable révolution agricole et urbaine. Au lieu du projet EuropaCity, avec ses 500 boutiques, ses hôtels, ses équipements de loisirs et son absurde piste de ski artificielle, il est désormais question, dans les bureaux de l’Etat, d’un vaste programme de transition écologique pour le «Pays de France», territoire historique, à la fois rural et urbain, entre Roissy et Le Bourget, sur trois départements. Plutôt qu’un nouveau temple de la consommation destiné aux touristes débarquant à Roissy, voilà que surgit l’idée d’un laboratoire d’activités ancré dans la richesse de la terre.
Dans un monde menacé par le dérèglement climatique et l’augmentation du prix des matières premières, des métropoles comme Barcelone, Milan ou Montréal ont d’ores et déjà compris l’importance vitale de maintenir les terres agricoles au cœur des agglomérations : depuis dix, vingt ou trente ans, elles ont choisi de mettre en place des systèmes alimentaires territoriaux avec des produits sains, le plus souvent bio, fondés sur des circuits courts de proximité. C’est un mouvement mondial dont Paris et sa région ne peuvent être absents.