Le 29 septembre, à la Bourse du Travail à Bobigny, à l’occasion d’une demi-journée de formation à destination des professionnel.le.s de la Protection Maternelle et Infantile (PMI), Stéphane TROUSSEL, Président du Département de la Seine-Saint-Denis et André CICOLELLA, Président du Réseau Environnement Santé, ont signé la charte « Ville et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens ».
Afin de limiter au maximum l’exposition aux perturbateurs endocriniens, un travail au long cours a déjà été engagé par le Département de la Seine-Saint-Denis. Après avoir interdit dans ses parcs les produits phytosanitaires, prohibé l’usage des détergents micro-toxiques dans ses collèges et après avoir généralisé le lait d’origine biologique dans ses crèches, le Département souhaite désormais renforcer ses actions en signant la charte « Villes et Territoires sans Perturbateurs endocriniens » à l’occasion d’une demi-journée de sensibilisation, par le Réseau Environnement Santé, des professionnel.le.s de Protection maternelle et infantile.
« IL NOUS FAUT AGIR PLUS VITE ET DÈS MAINTENANT »
Stéphane Troussel, président du Département de la Seine-Saint-Denis :
« Nous pensons que c’est parce que nous sommes un département urbain, touché par une forte précarité que ce combat contre les perturbateurs endocriniens nous concerne en premier lieu. C’est dans les quartiers populaires que les habitants sont les plus touchés par les différentes formes de pollution présentes dans l’alimentation, dans l’eau, dans l’air. Dans les pays du Nord comme dans les pays du Sud ce sont toujours les plus modestes, les plus vulnérables qui sont confrontés aux nuisances, aux pollutions, à la malbouffe. (…)
Parce que le Département est l’un des plus exposés aux inégalités environnementales, nous ne pouvons attendre que la réglementation nationale évolue, il nous faut agir plus vite et dès maintenant. C’est le sens de la signature de cette charte. »
« L’ASTHME, L’OBÉSITÉ, LES TROUBLES DU COMPORTEMENT, SONT LIÉS À LA PRÉSENCE DES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS »
André Cicolella, chimiste, toxicologue, spécialiste des perturbateurs endocriniens et président du Réseau Environnement Santé (RES) :
« Les perturbateurs endocriniens sont un problème majeur avec une contamination totale, totale des femmes enceintes. Là se joue l’avenir de la santé de l’enfant, la santé du futur adulte et même la santé des descendants.
Une grande partie de pathologies augmentent comme l’asthme, l’obésité, les troubles du comportement, elles sont liées à la présence des perturbateurs endocriniens.
A partir du moment où on a compris cet enjeu on peut agir. Chaque citoyen doit comprendre qu’il peut agir sur son propre environnement. Il faut un travail de sensibilisation sur l’environnement domestique. C’est un cercle vertueux qu’il faut mettre en place aujourd’hui. C’est tout l’enjeu de cette charte. »
« OÙ SE CACHENT LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS ? PARTOUT. »
Pascale Ioos a travaillé pendant 30 ans dans l’industrie pétrochimique, pour l’entreprise Dupont de Nemours et est membre du Réseau Environnement Santé (RES) :
« On retrouve des perturbateurs endocriniens dans tous les produits du quotidien. Ils sont dans l’air que nous respirons : la cigarette, les produits ménagers, les insecticides… L’air de nos maisons, de nos véhicules. C’est pourquoi il faut aérer nos logements 15 minutes par jour le matin, comme le faisaient nos grands-mères.
On en retrouve dans les vernis, les fonds de teint, les mascaras… les parfums, mais dans seulement 25 % des shampoings ce qui est une bonne nouvelle, il faut bien le choisir. Il faut aussi bien lire les étiquettes, fabriquer ses produits, mettre des gants quand on fait le ménage, quand on bricole.
On retrouve des perturbateurs endocriniens dans notre alimentation, dans les boites de conserve, les canettes, les boîtes de pizza, les gélules des compléments alimentaires, les aliments ultra transformés et ceux qui sont allégés. C’est pourquoi il faut préférer les labels Rouge, bio comme Demeter, Nature et Progrès qui sont des labels sérieux. »
« La signature de cette charte marque la concrétisation d’un engagement continu du Département de la Seine-Saint-Denis contre les perturbateurs endocriniens. Il ne s’agit pas d’un aboutissement mais bien de la reconnaissance des efforts réalisés par notre collectivité contre ce fléau, lié à de nombreuses maladies chroniques. »
Stéphane TROUSSEL, Président du Département de la Seine-Saint-Denis
« C’est possible de faire reculer les maladies infantiles comme l’asthme, l’obésité, l’hyperactivité…en s’attaquant en priorité aux sources de contamination des femmes enceintes ».
André Cicolella, Président du Réseau Environnement Santé