Le Réseau Environnement Santé (RES) apporte son soutien sans faille au combat que mènent les associations du CAN-BUS et les riverains opposés à la prolongation du Boulevard Urbain Sud (BUS).
Ce projet est condamnable pour différentes raisons :
- Augmenter les capacités de circulation automobile n’a jamais contribué à l’améliorer mais au contraire à l’aggraver. Ce type d’aménagement a pour effet non seulement d’accroître la pollution mais aussi de la déplacer vers d’autres zones. On en a l’exemple avec la L2 déjà bien saturée. Donnez de la place à la voiture, celle-ci la prendra automatiquement. Faire déboucher le BUS comme un entonnoir à Pointe Rouge est de plus une ineptie totale sur le plan de la gestion du flux automobile. De plus, ce projet est en totale contradiction avec la récente décision du Conseil d’Etat qui met l’Etat face à ses responsabilités en considérant que les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par la loi sont contraignants et doivent être traduits en mesures concrètes pour répondre à l’urgence climatique.
- Le BUS sacrifiera des zones vertes et arborées, des jardins partagés, contribuant à bétonner et goudronner des quartiers déjà bien trop impactés par un urbanisme débridé. La littérature scientifique montre sans ambiguïté que les espaces verts dans une ville apportent un gain de santé significatif, psychique en particulier.
- Sur le plan santé, le trafic prévu sur le BUS de plusieurs dizaines de milliers véhicules par jour ajoutera de la pollution à une pollution déjà trop importante sur Marseille et du bruit. Les études scientifiques s’accumulent depuis plus de 20 ans qui invariablement montrent les effets néfastes de la pollution automobile sur la santé de la population. Vivre à côté d’un axe fortement fréquenté augmente significativement les risques de développer des maladies cardiovasculaires (AVC, infarctus, athérosclérose), le cancer du poumon, la maladie d’Alzheimer, des troubles respiratoires en particulier chez les jeunes enfants dont le système pulmonaire est encore immature (asthme, allergies), des complications de la grossesse (accouchement prématuré, diminution du poids de naissance, pré-éclampsie…) et des impacts chez le fœtus pouvant affecter sa santé future post-naissance. Une étude éclairante parue en 2017 montre que l’on retrouve le carbone noir des particules fines dans les urines des jeunes enfants qui vivent jusqu’à 160m d’un axe pollué soulignant le degré d’imprégnation important en substances toxiques de leur organisme. Enfin, rappelons que la pollution de l’air est un facteur aggravant du Covid-19 (ex. Lombardie, Hauts de France, Wuhan). C’est à prendre en compte dans le cas où d’autres pandémies virales pourraient à l’avenir se déclarer.
Ce projet est donc d’un autre temps, à contre-courant de l’évolution vers laquelle nous devons aller, c’est-à-dire vers plus de nature et de quiétude dans la ville qui se doit de gagner en mobilité douce et en apaisement.
Contact: Gilles NALBONE, correspondant local du RES.