Première Région à signer la Charte villes et territoires sans perturbateurs endocriniens en 2018, la Région Île-de-France s’est engagée avec le Réseau Environnement Santé (RES) à réduire l’exposition des Franciliens à ces substances toxiques du quotidien en déployant des actions de sensibilisation en direction des jeunes.
Après une première phase pilote menée en 2021 dans 7 lycées (PELIF1), une seconde phase en 2023 (PELIF2) a mobilisé 30 lycées franciliens Éco-Responsables et sensibilisé ainsi plus de 2000 lycéens, dont près de 500 ont participé à une expérimentation visant à montrer qu’il est possible de réduire l’exposition aux phtalates, une famille de perturbateurs endocriniens très présente dans notre quotidien, mais non persistante dans le corps.
Dans une période où la référence à l’éco-anxiété est constante, cette méthodologie a montré qu’il est possible de s’adresser de façon positive à un public de lycéens sur un sujet qui a priori peut être perçu comme anxiogène.
Elle peut s’appliquer à des opérations en population générale via le concept d’éco-ambassadeurs représentatifs d’une population pour permettre une prise de conscience du lien entre perturbateurs endocriniens et un grand nombre de problèmes de santé. Cette approche positive permet de donner ainsi envie d’agir concrètement afin de réduire ces impacts sanitaires, en commençant par ceux qui surviennent le plus précocement comme la prématurité ou les maladies infantiles.
Bonne nouvelle : il est possible de réduire notre exposition aux perturbateurs endocriniens grâce à la sensibilisation
L’objectif du projet était de familiariser les lycéens à la question des perturbateurs endocriniens, au moyen de présentations réalisées en classe et d’une brochure diffusée à 13 000 exemplaires, mais aussi de les faire participer.
La principale originalité de cette sensibilisation a été l’utilisation d’un simple bracelet en silicone pendant 7 jours pour mieux impliquer les élèves et mieux rendre visible cette pollution invisible. Le choix a été fait de mesurer uniquement la présence des phtalates. Aucune autre substance n’a été recherchée.
Parmi les nombreux perturbateurs endocriniens, les phtalates sont éliminés naturellement et quotidiennement par l’organisme humain. Nous pouvons réduire très rapidement leur présence en évitant autant que faire se peut les principales sources d’exposition du quotidien : plastiques souples (surtout si chauffés), certains cosmétiques, alimentation ultra-transformée, poussières.
À la fin de cette expérimentation, des conseils pratiques ont donc été donnés aux lycéens comme aérer, aspirer, mieux choisir ses produits à l’aide de labels et d’applications. En suivant ces conseils une diminution de moitié de l’exposition aux phtalates une diminution de moitié de l’exposition aux phtalates est escomptée.
La prévention, une nécessité pour mieux protéger les futurs parents
En réduisant l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant les périodes sensibles de la grossesse et de la petite enfance (1 000 premiers jours de la vie), il est possible de prévenir de nombreuses pathologies, en particulier la prématurité, les troubles du langage, l’hyperactivité, mais également à plus long terme, les troubles de la fertilité et les cancers hormono-dépendants.
De plus les adolescents sont, dans une moindre mesure, une population vulnérable aux perturbateurs endocriniens, en particulier pour les troubles neurologiques et de la fertilité. Réduire l’exposition, notamment aux plastiques, c’est aussi protéger les éco-systèmes dans une vision de santé globale.
Une sensibilisation à ancrer dans les pratiques des établissements et des éco-délégués
Ce projet a mis en lumière une forte demande des établissements, des professeurs et des élèves, ainsi que des collectivités locales et de la faculté de pharmacie qui se sont associées au projet. Cette dimension Santé environnementale peut être incluse dans l’activité des éco délégués.
Sensibiliser les adolescents, et plus particulièrement les lycéens, qui traversent une phase de vulnérabilité (puberté) est pertinent, mais qu’elles et ils puissent dans le futur, en tant que futur parent, futur professionnel, futur décideur, être sensibilisés sur les effets des perturbateurs endocriniens l’est d’autant plus.
Résultats des analyses : de grandes disparités entre élèves et entre lycées
Les analyses effectuées en laboratoire ont montré que 8 phtalates sur les 9 testés ont été retrouvés sur les bracelets de tous les volontaires, mais avec des écarts flagrants entre les élèves, et aussi entre les lycées. Les élèves plus exposés ont donc la possibilité de réduire leur exposition d’un facteur de plusieurs dizaines pour se rapprocher des moins exposés. Les mesures des élèves ont été totalement anonymes pour éviter les risques de stigmatisation et d’éco-anxiété.
ll est frappant de constater des différences importantes entre lycées (de 1 à 4 pour la médiane) qui suggèrent une dimension sociale à ce phénomène. Une étude plus fine de ces disparités apparaît nécessaire et l’analyse des expositions renvoie aux sources provenant de l’environnement intérieur présentes dans le quotidien des élèves, au-delà des lycées. Les données scientifiques convergent de plus en plus pour considérer que l’environnement intérieur est plus pollué que l’environnement extérieur, principalement en raison des Perturbateurs Endocriniens.
Revue de presse
• Interview sur le plateau de France 3 IDF (16 janvier 2024)
• Reportage de France 3 IDF à paraitre
• Perturbateurs endocriniens : les lycéens de Seine-Saint-Denis quatre fois plus exposés qu’à Paris (Actu.fr, 8 dec 2023)
• Reportage et interviews dans C à Vous sur France 5 (7 dec 2023) – Post sur X
• Île-de-France : les lycéens très exposés aux perturbateurs endocriniens (France Inter, 7 déc 2023)
• Les lycéens franciliens très exposés aux perturbateurs endocriniens, et encore plus en Seine-Saint-Denis (France Inter,7 déc 2023)
• Reportage sur les phtalates dans le Magazine de la Santé sur France 5 (09 juin 2023)
• Cergy Pontoise, Perturbateurs Endocriniens : les lycéens sensibilisés (L’Echo, 18 janvier 2023)