Comme chaque année, NAMD a procédé à une veille exhaustive des articles scientifiques parus l’an passé, portant sur les effets délétères de l’exposition au mercure inorganique. Pour certaines pathologies, les articles s’intéressant au lien avec les formes organiques du mercure ont également été retenus. Pour 2013, les principaux enseignements, nouveaux ou confirmés, sont les suivants :
1) Les dentistes qui posent des amalgames et/ou qui travaillent sur des amalgames sans précautions s’exposent inutilement, ainsi que leurs personnels, à des vapeurs importantes de mercure.
2) Certains cas de fibromyalgie peuvent être guéris par le simple retrait d’amalgames dentaires. Par ailleurs, une étude a très fortement associé l’hypersensibilité au mercure au syndrome de sensibilités chimiques multiples (MCS) – indication dont il devrait être tenu compte au moment de réaliser des soins dentaires.
3) L’effet délétère du mercure sur les reins dépend du nombre d’amalgames.
4) Les niveaux de mercure dans le sang, l’urine et les cheveux sont associés au nombre d’amalgames en bouche. En Allemagne, la baisse d’utilisation des amalgames s’est traduite par une diminution significative des niveaux de mercure dans le sang de la population générale.
5) Le mercure de la mère se transmet à l’enfant par transfert placentaire et via l’allaitement.
6) Certains effets de l’exposition au mercure de la mère se transmettent directement à la descendance : chez la souris, on a mis en évidence que l’amalgame dentaire peut générer des anomalies du périodonte et du germe des dents qui se retrouvent à la génération suivante. Chez l’homme, on vient de constater que le stress oxydatif induit par le mercure se transmet via le lait maternel.
7) Des travaux indiquent que le mercure placentaire est négativement associé avec la longueur du cordon, la circonférence de la tête et la vitalité de du nouveau-né ; en outre, les enfants souffrant d’une anomalie du tube neural présentent des concentrations de mercure plus importantes que les témoins.
8) De nombreuses études confirment la toxicité de faibles doses de mercure sur les systèmes cardio-vasculaire, immunitaire, endocrinien (en particulier sur la thyroïde), ainsi que sur les reins et le foie. Un faisceau d’études suggère un rôle du mercure dans l’étiologie du syndrome métabolique.
9) Sur le plan neurologique, les preuves se multiplient en faveur d’une contribution d
u mercure à des troubles neurodéveloppementaux. En particulier, le mercure est gravement mis en cause dans l’étiologie de la sclérose latérale amyotrophique, de la maladie de Parkinson et, surtout, de l’autisme.
10) Les études sur le polymorphisme permettent clairement d’identifier des variantes génétiques qui constituent un frein pour l’élimination du mercure, ou pour lesquelles les effets de ce toxique sont accentués.
Lire l’intégrale de la veille sur le mercure dentaire sur l’année 2013, ici