La déclaration de consensus scientifique de la conférence de la récente «PPTOX» sur les facteurs de stress environnementaux et nutritionnels dans les origines développementales des maladies vient d’être publiée dans la revue «Environmental Health».
Signé par 33 scientifiques, le document intitulé «Les origines développementales des maladies non transmissibles: implications pour la recherche et la santé publique», est maintenant ouvert à de nouvelles signatures.
Le document souligne que, parce que le développement précoce (in utero et pendant les premières années après la naissance) est particulièrement sensible aux perturbations causées par l’exposition aux produits chimiques dans l’environnement et à la nutrition déséquilibrée, avec des conséquences potentiellement néfastes pour la santé plus tard dans la vie, les stratégies de recherche et de prévention doivent se concentrer davantage sur ces étapes vulnérables de la vie.
La liste actuelle des signataires peut être consultée en cliquant sur le lien «Readers comments » sous le titre « Associated material » à droite de l’abstract ou sur le lien suivant : http://www.ehjournal.net/content/11/1/42/comments
Le document est maintenant ouvert à de nouvelles signatures de scientifiques, qui peuvent signer en envoyant leur nom, affiliation, et pays à pptox3@gmail.com .
Lire le communiqué des ONG : Prévenir les maladies courantes en prévenant les expositions environnementales précoces : le changement, c’est maintenant ! en cliquant ici.
Origines développementales des maladies non transmissibles : implications pour la recherche et la santé publique
Robert Barouki, Peter Gluckman D, Philippe Grandjean, Mark Hanson et Jerrold J Heindel
Environmental Health 2012, 11:42 doi: 10.1186/1476-069X-11-42
Publié: 20 Juin 2012
Résumé (provisoire)
Ce livre blanc décrit la période de développement comme une phase plastique, qui permet à l’organisme de s’adapter aux changements dans l’environnement pour maintenir ou améliorer la capacité de reproduction en partie grâce à une santé soutenure. La plasticité est plus importante pendant la période prénatale et au cours de la vie postnatale précoce, c’est à dire, pendant le temps de la différenciation cellulaire et de la formation des tissus spécifiques. Ces périodes de développement sont très sensibles aux facteurs environnementaux, tels que les nutriments, les contaminants chimiques de l’environnement, les médicaments, les infections et autres facteurs de stress. Les nutriments et les substances toxiques partagent bon nombre des mêmes caractéristiques et forment l’endroit et le revers d’une même médaille. Dans les deux cas, des altérations des fonctions physiologiques peuvent être induites et peuvent conduire à l’élaboration de conditions non-transmissibles. La plupart des grandes maladies – et les dysfonctionnements – qui ont augmenté sensiblement en prévalence au cours des 40 dernières années semblent être liés en partie à des facteurs développementayx associés soit à un déséquilibre nutritionnel ou à des expositions aux contaminants chimiques environnementaux. Le concept d’ « Origines développementales de la santé et la maladie (DOHaD) » offre un aperçu significatif des nouvelles stratégies à déployer pour la recherche et la prévention et de la maladie et il est suffisamment robuste et reproductible à travers les espèces, y compris les humains, pour exiger des réponses réglementaires et de santé publique. Ce Livre blanc conclut donc que, comme le développement précoce (in utero et pendant les premières années de la vie postnatale) est particulièrement sensible aux perturbations de développement par des facteurs nutritionnels ou des expositions chimiques environnementales, avec des conséquences potentiellement néfastes pour la santé future des individus, les stratégies de recherche comme de prévention des maladies doivent se concentrer davantage sur ces étapes de la vie vulnérables.
L’article complet est disponible en document PDF provisoire ici.
Les versions entièrement formatées PDF et HTML sont en cours de production.
Conclusions
Nous croyons que le modèle de développement a atteint le stade où les données, tout en n’étant pas complètes, sont suffisamment robustes et reproductibles à travers les espèces, y compris les humains, pour exiger des réponses réglementaires et de santé publique. La pandémie actuelle de maladies non transmissibles et la prévalence accrue des dysfonctionnements importants exigent une interrogation ouverte de savoir pourquoi les interventions actuelles semblent insuffisantes. Nous savons maintenant que le risque de maladie peut être induit très tôt dans le cours de la vie et qu’il est modifiable par les nutriments et les expositions chimiques environnementales (en sus des médicaments, des infections et d’autres types de stress). Les effets perturbateurs du développement liés aux substances nutritives et aux contaminants chimiques environnementaux sont susceptibles de former les deux côtés d’une même médaille. Ces données fournissent aux cliniciens et aux décideurs des renseignements pertinents qui peuvent être utilisés pour élaborer des procédures et des politiques qui conduiront à une réduction de l’incidence des maladies non transmissibles.
Une nouvelle approche de la prévention des maladies est nécessaire, avec un nouvel accent sur le développement précoce. Une méthodologie rationnelle est d’améliorer la nutrition et de réduire les expositions aux contaminants chimiques environnementaux pendant la pré-grossesse, la grossesse et les premières années de la vie. Ce changement est susceptible d’avoir un impact très important sur la réduction de l’incidence des maladies et le coût des soins de santé, tout en augmentant en même temps la qualité de vie au niveau mondial.