Le Parlement européen a voté le 18 avril une résolution sur les Perturbateurs endocriniens demandant à la Commission Européenne de « prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour que la santé humaine et l’environnement soient protégés contre ces produits chimiques nocifs »[1]. Le texte a été adopté à une très large majorité, provenant de 7 groupes représentant l’ensemble de l’échiquier politique (447 sur 502).
La résolution souligne qu’il n’y a « aucune raison valable de reporter une réglementation efficace » et demande en particulier à la Commission de présenter un plan d’action concret et des propositions législatives visant à éliminer les perturbateurs endocriniens des cosmétiques, des jouets et des emballages alimentaires d’ici juin 2020.
La résolution s’appuie sur le rapport OMS/PNUE de 2012 qui qualifiait les perturbateurs endocriniens de « menace mondiale à laquelle il faut apporter une solution » et se réfère notamment à l’incidence élevée des troubles d’origine endocrinienne chez l’homme et la faune : cancers, obésité, infertilité, malformations, troubles du fonctionnement de la thyroïde, du cerveau, du métabolisme…et conclut « qu’il n’existe pas de raison valable de reporter une réglementation efficace. La France est citée en exemple, avec la Suède, le Danemark et la Belgique, pour avoir pris des mesures pour protéger ses citoyens en l’absence de mesures prises au niveau européen. Cette résolution s’appuie sur le rapport présenté par 2 scientifiques français Barbara Demeneix du Museum d’Histoire Naturelle et Rémy Slama, de l’Université de Grenoble [2] .
Le Réseau
Environnement Santé est à l’origine de la prise de conscience des risques liés
aux Perturbateurs endocriniens en ayant obtenu depuis sa création il y a 10
ans, l’interdiction du Bisphénol A dans les biberons et les contenants
alimentaires puis en 2014 la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens. Le
RES propose depuis octobre 2017 la charte des Villes et Territoires sans
Perturbateurs Endocriniens. Cette charte est aujourd’hui signée par près de 200
villes engagées directement comme Paris, Strasbourg, Limoges, Dijon, Toulouse….
ou via leur communauté d’agglomération [3].
A cela s’ajoute l’engagement des régions Ile-de-France, Occitanie et Nouvelle
Aquitaine et des Conseils Départementaux du Tarn et de la Haute-Garonne.
Le RES demande au
gouvernement de continuer dans la voie ouverte par la France depuis 10 ans en
annonçant un plan de financement pour la mise en œuvre de la Stratégie
Nationale Perturbateurs Endocriniens équivalent à celui du plan Cancer, soit
1,5 milliard sur 5 ans.
[1] http://www.europarl.europa.eu/doceo/document/B-8-2019-0241_EN.pdf
[2] http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2019/608866/IPOL_STU(2019)608866_EN.pdf