Le Réseau Environnement Santé et la Coalition EDC-Free Europe se félicitent du projet d’avis 6068/2018, premier document exposant le point de vue des collectivités locales et régionales en ce qui concerne les Perturbateurs Endocriniens.
Nous tenons à souligner l’importance de compléter ce texte par l’ajout d’un article mentionnant des initiatives concrètes de mobilisation des collectivités territoriales.
Tout d’abord en France, le RES propose depuis octobre 2017 la charte des Villes et Territoires sans Perturbateurs Endocriniens. La charte est aujourd’hui signée par 3 régions (Ile-de-France, Occitanie, Nouvelle-Aquitaine), 2 départements (Tarn, Haute-Garonne, bientôt l’Aude) et près de 200 villes sont engagées directement ou via leur communauté d’agglomération (Paris, Strasbourg, Toulouse, Douaisis Agglo, Besançon, Grenoble, Bordeaux Métropole, Montpellier, etc..)
Ensuite, en Europe, il s’agit notamment de la campagne « Municipios libres de EDCs » en Espagne, de l’initiative transfrontalière Interreg « NonHazCity » dans la région baltique et du projet « Villes sans pesticides » en Belgique, Croatie, Danemark, Estonie, France, Allemagne, Italie, Luxembourg, Portugal, Slovénie et Pays-Bas.
Enfin, nous tenons à rappeler que le Parlement européen a voté le 18 avril dernier la résolution A-733/3-18/19 sur les Perturbateurs endocriniens demandant à la Commission Européenne de « prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour que la santé humaine et l’environnement soient protégés contre ces produits chimiques nocifs ». Le texte a été adopté à une très large majorité, provenant de 7 groupes représentant l’ensemble de l’échiquier politique (447 sur 502).
La résolution souligne qu’il n’y a « aucune raison valable de reporter une réglementation efficace » et demande en particulier à la Commission de présenter un plan d’action concret et des propositions législatives visant à éliminer les perturbateurs endocriniens des cosmétiques, des jouets et des emballages alimentaires d’ici juin 2020.
La résolution s’appuie sur le rapport OMS/PNUE de 2012 qui qualifiait les perturbateurs endocriniens de « menace mondiale à laquelle il faut apporter une solution » et se réfère notamment à l’incidence élevée des troubles d’origine endocrinienne chez l’homme et la faune : cancers, obésité, infertilité, malformations, troubles du fonctionnement de la thyroïde, du cerveau, du métabolisme…et conclut « qu’il n’existe pas de raison valable de reporter une réglementation efficace. La France est citée en exemple, avec la Suède, le Danemark et la Belgique, pour avoir pris des mesures pour protéger ses citoyens en l’absence de mesures prises au niveau européen. Cette résolution s’appuie sur le rapport présenté par 2 scientifiques français Barbara Demeneix du Museum d’Histoire Naturelle et Rémy Slama, de l’Université de Grenoble