RISQUES LIES AU BISPHÉNOL A
ARTICLES PARUS DE JUILLET 2013 À JANVIER 2014
DANS LA LITTÉRATURE SCIENTIFIQUE (Source PubMed)
FAITS MARQUANTS
A. BILAN GLOBAL DE LA VEILLE EFFECTUEE DEPUIS MAI 2009
Nombre d’études chez l’homme et l’animal
Montrant des effets : 553 (93,4 %)
• Chez l’animal : 350 dont 85 in vivo à une dose < 50µg (entre juillet 2013 et janvier 2014, sept d’entre elles montrent des effets à une dose ≤ 5µg/kg/j, nouvelle DJA définie temporairement par l’EFSA)
• Chez l’humain : 203 (Effets sanitaires : 96 ; effets sur cellules in vitro : 104 ; effets ex vivo : 3)
Ne montrant pas d’effets : 39
• Chez l’animal : 21
• Chez l’humain : 18
B. BILAN DE LA VEILLE EFFECTUEE DE JUILLET 2013 A JANVIER 2014
Chez l’humain, l’exposition prénatale au BPA est liée, chez les enfants, à des troubles du comportement et du développement ainsi qu’à l’obésité. Des troubles cardiovasculaires sont également décrits (élévation de la pression artérielle diastolique chez l’enfant notamment).
On retrouve in vivo une association entre l’infertilité féminine et l’imprégnation en BPA, en corrélation avec des tests in vitro qui trouvent que le BPA perturbe le processus de maturation des ovocytes.
Des modifications épigénétiques sont décrites (effets génotoxiques sur l’ADN du sperme d’ouvriers chinois).
Des études ex vivo et in vitro rapportent une augmentation des risques de cancer du sein, de la prostate et des ovaires.
In vitro, des concentrations nanomolaires de BPA peuvent diminuer la sensibilité à l’insuline et induire une réponse de type inflammatoire dans les adipocytes humains.
L’exposition à un mélange de polluants, dont le BPA, induit des effets cumulatifs sur le système hormonal qui surviennent à des concentrations très faibles pour lesquelles on n’observe pas d’effets lorsque ces substances sont étudiées individuellement.
Des études de biosurveillance (biomonitoring) montrent :
• qu’il existe une exposition fœtale au BPA généralisée, avec des niveaux de BPA libre parfois élevés,
• qu’on trouve la présence de ClxBPA (en réaction avec le chlore de l’eau) dans le colostrum,
• que le statut social ne protège pas forcément de l’augmentation des niveaux de contaminants environnementaux.
• que presque tous les jeunes danois sont imprégnés par plusieurs polluants, dont le BPA.
Chez l’animal, on note des effets chez des animaux dont la mère a été exposée à de faibles doses de BPA au cours de la gestation ou/et de la lactation, à savoir :
• des troubles du comportement (reconnaissance sociale, activité) qui peuvent se transmettre sur plusieurs générations,
• des troubles de la reproduction (fonction utérine) via la modification de l’expression de gènes clé du développement,
• des modifications épigénétiques (méthylation de l’ADN hépatique),
• des risques de cancer hépatiques et mammaire à l’âge adulte,
• des troubles du métabolisme à l’âge adulte (apport alimentaire, baisse de la tolérance au glucose, diabète etc.)
• des modifications hormonales induisant un dimorphisme sexuel qui se caractérise par une anomalie du ratio digital (féminisation) (effets avec le BPA seul ou en association avec la génistéine et la vinclozoline [pesticide])
L’exposition à de faibles doses de BPA à l’âge adulte induit des effets neurotoxiques chez le rat, à savoir :
– des modifications de l’expression des gènes essentiels à la fonction de cortex préfrontal, même après une très courte période d’exposition,
– des modifications transgénérationnelles de la mémoire spatiale ainsi qu’une abolition des différences sexuelles de l’Activité acétylcholinestérase.
Chez les souris mâles, l’exposition des adultes au BPA réduit la motivation et la performance sexuelles à la dose la plus basse seulement (50µg). Le BPA pourrait agir in vivo comme un composé anti-androgène.
D’autre part, pour la première fois l’impact de faibles doses de BPA à l’échelle de l’écosystème a été évalué sur le long terme et montre des effets néfastes sur le développement des végétaux mais aussi chez les macro-invertébrés (chute des populations) et chez les poissons (retards de la maturité sexuelle).
In vitro, des modifications épigénétiques liées à une faible exposition d’ovocytes au BPA sont décrites.
Les mécanismes moléculaires à l’origine des effets arrythmogènes de faibles doses de BPA sur le cœur de rates sont également exposés. Une seconde étude (ex vivo) montre que le BPA agit sur l’électrophysiologie cardiaque en ralentissant la conduction électrique dans des cœurs excisés de rates.
Enfin, le BPA perturbe le métabolisme hormonal des cellules de Leydig en atténuant le métabolisme de la testostérone, ce qui peut impacter le développement des cellules germinales.