Lors de la seconde lecture du projet de loi Santé à l’assemblée nationale, le gouvernement, contre l’avis des scientifiques, a renoncé à l’interdiction de substances dangereuses pour nos enfants dans les jouets et les dispositifs médicaux. ( Art 11ter et Art 36 ter)
C’est un cadeau aux industriels du jouet : contre le consensus scientifique reconnaissant l’extrême vulnérabilité des jeunes enfants aux perturbateurs endocriniens, même à très faible dose, le gouvernement a introduit le principe d’un seuil de tolérance. Nos enfants seront donc toujours exposés à cette substance pourtant déjà interdite dans les contenants alimentaires et les biberons.
Le recul ne s’arrête pas aux jouets : un autre amendement du gouvernement à la loi de Santé assouplit l’interdiction d’utiliser des dispositifs médicaux contenant du DEHP, un phtalate suspecté d’être cancérigène.
Jean-Louis Roumégas a déposé deux amendements de correction et de suppression (AMDT 471 et 477) qui seront en débat ce mercredi 25 novembre ,car maintenir les deux amendements gouvernementaux conforte la présence de substances toxiques dans nos maternités et les chambres de nos enfants.
Selon Jean-Louis Roumégas, député de l’Hérault, «les reculs du gouvernement sont incohérents avec loi interdisant le bisphénol A (BPA) et les engagements de la Conférence Environnementale de Novembre 2014 ; «C’est un très mauvais signal politique envoyé par la France, jusqu’ici pionnière dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens. »
La décision du gouvernement est d’autant moins compréhensible que des jouets sans bisphénol A et des dispositifs médicaux exempts de phtalates sont disponibles sur le marché depuis plusieurs années.
André Cicolella, Président du Réseau Environnement Santé, rappelle aussi que « les prématurés et les dialysés sont les populations les plus exposées, plus de mille fois la dose moyenne du reste de la population, alors qu’ils sont les plus fragiles. »
« Prétendre qu’il n’existe pas de substituts est mensonger. Parler d’un risque de rupture de soins est absurde ou malhonnête » ajoute Olivier Toma, président du C2DS.
Rappelons en cette veille de Noël, qu’il existe sur le marché des jouets sans substances dangereuses pour leurs enfants. Un guide a été publié par le WECF France pour aider parents et grands-parents.
Jean-Louis Roumégas, au nom de tous ceux qui souhaitent une réponse à leurs inquiétudes sur l’exposition de la population à des substances toxiques, réclame une grande loi de Santé-Environnementale qui place la question des substituts au cœur d’une politique de prévention adaptée aux enjeux.