COMMUNIQUE DE PRESSE
Posté le 04/02/18,
Journée mondiale contre le cancer
Le cancer est une maladie environnementale
« La recherche progresse à pas de géant », « un robot pour assister le chirurgien », « le don du sang, essentiel pour les malades »… tels sont les titres qui ressortent de la communication autour de cette journée. 14 millions de cas, 8 millions de morts chaque année dans le monde. Avec 4 millions de cas et 1 million de décès, cancer du sein et cancer de la prostate sont devenus les 1ères causes de cancer dans le monde. Ces 2 cancers touchent 2 fois plus de personnes et font autant de décès que le Sida. En France, nous dénombrons 400 000 cas et 150 000 décès. Cancer du sein (50 000 cas, 12 000 décès) et cancer de la prostate (58 000 cas, 9 000 décès) sont aussi les 1ères causes de cancer. Face à cette pandémie, l’accent est mis comme d’habitude sur le soin, le dépistage et les facteurs de risque comportementaux (tabac, alcool). L’environnement n’est que très peu évoqué.
Au niveau mondial, la France se placerait maintenant au 6ème rang, tous cancers confondus, pour l’homme et pour la femme, mais il existe des disparités majeures entre régions françaises. Pour le cancer de la prostate, Martinique et Guadeloupe occupent de loin la 1ère place mondiale, avec un taux 4 fois plus élevé que celui de la Corse et 7 fois plus élevé que celui du Japon. Pour le cancer du sein, si Paris était un pays, il occuperait la 2ème place mondiale, mais un certain nombre de villes (Neuilly sur Seine, Nogent-sur Marne …) ou arrondissements de Paris (2eme, 8eme) occuperaient la 1ère place s’ils étaient « indépendants ». Les Parisiennes ont un taux 2 fois plus élevé que celui des Japonaises.
Tabac, alcool n’ont qu’un rôle secondaire dans les cancers hormono-dépendants. Nous ne pouvons pas expliquer cette situation sans s’interroger sur les causes environnementales et, plus particulièrement, sur le rôle des Perturbateurs Endocriniens. Les données animales mettent en cause des Perturbateurs endocriniens encore largement répandus comme Bisphénol A, phtalates, PCB, alkylphénols, certains pesticides organochlorés et organophosphorés… avec la particularité que c’est l’exposition pendant la grossesse qui génère le cancer qui survient à l’âge adulte. Une étude menée par l’Ecole de Santé publique de Berkeley aux USA a confirmé cette réalité avec l’exemple du DDT, ce pesticide largement utilisé dans l’après-guerre : les femmes dont les mères étaient les plus contaminées à la naissance par le DDT, ont près de 4 fois plus de cancers du sein, 52 ans plus tard.
S’il est évidemment très important de mieux soigner les malades, il est tout aussi important d’éviter la survenue des cancers en s’attaquant aux causes environnementales. Plus que jamais, il faut une politique ambitieuse de santé environnementale pour faire reculer l’épidémie mondiale de maladies chroniques.
Contact presse : André Cicolella 06 35 57 16 82