Colloque « Perturbateurs Endocriniens, Eau et Santé : Quelles normes pour demain ? » – 20 mars 9h à 19h – POITIERS
« 96% des Français ont accès à une eau de qualité » … Cette phrase synthétise les résultats d’une étude de l’UFC Que Choisir publiée en janvier 2017 sur la qualité de l’eau du robinet. Cette étude était intéressante par le vaste panorama qu’elle donnait des contaminations. Sa limite est qu’elle se référait au dépassement des normes pesticides et nitrates. Or, la base scientifique de ces normes est aujourd’hui remise en cause au regard des connaissances sur les Perturbateurs Endocriniens [1] :
- les pesticides: la norme à 0,1 µg/l repose sur le seuil de détection analytique des années 1970. On sait aujourd’hui détecter des concentrations 1000 fois plus faibles. On sait aussi qu’à ces concentrations dites « faibles » des effets sanitaires peuvent être observés chez l’humain mais aussi dans l’écosystème
- les nitrates: la norme 50 mg/l repose sur un effet rarissime (méthémoglobinémie du nourrisson) alors qu’il est clairement démontré aujourd’hui que les nitrates sont des perturbateurs des hormones thyroïdiennes, qui, de plus, agissent de concert avec les perchlorates et les thiocyanates à des niveaux bien inférieurs à cette norme.
En 2014, le Joint Research Center, Centre de recherche de l’Union Européenne, a publié un rapport cosigné par 38 chercheurs de 15 centres de recherches ayant testé des mélanges de 14 et 19 substances sur 35 tests biologiques. La conclusion est très claire : il y a « un besoin urgent de réviser les outils et les paradigmes utilisés pour évaluer les substances chimiques dans l’environnement ». Le rapport préconise une refonte de la réglementation en matière d’eau, en passant d’une approche substance par substance à une approche globale d’indicateur biologique.
En février 2018, le rapport des Inspections générales (santé, développement durable et agriculture) sur la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens préconise de « Réviser les normes sanitaires élaborées sur la base du paradigme classique de la toxicologie afin de prendre en compte les spécificités d’action des PE ».
[1] Barbara Demeneix, Losing our minds, Oxford University Press, 2014
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