L’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL), ClientEarth et le Bureau européen de l’environnement (EEB) se félicitent de cette décision [1]. Les substances toxiques doivent rester hors de l’économie circulaire, conformément au cadre du Green Deal de l’UE.
Les eurodéputés ont voté mercredi 12 février 2020 à Strasbourg contre la proposition de la Commission européenne qui voulait autoriser jusqu’à 2 % de plomb dans le PVC recyclé. Ils estiment « que la proposition va à l’encontre du principe clé du règlement Reach, qui est de protéger la santé humaine et l’environnement ». Les députés européens soulignent toutefois que bien que les producteurs européens aient commencé à éliminer progressivement le plomb dans le PVC dès 2015 grâce à un engagement volontaire de l’industrie européenne du PVC, celui-ci continue d’entrer dans l’UE via des produits importés.
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Le plomb est un métal toxique bien connu. Il n’y a pas de niveau d’exposition sûr et cela peut entraîner des effets néfastes permanents sur la santé. Il est répertorié comme une substance très préoccupante dans REACH car il peut endommager plusieurs organes ou même provoquer le cancer [2]. L’exposition des femmes enceintes à des niveaux élevés de plomb peut provoquer des fausses couches, des naissances prématurées et un faible poids à la naissance [3].
Tatiana Santos, responsable politique produits chimiques au Bureau européen de l’environnement (EEB), a déclaré : «Même les Romains ont compris que le plomb est toxique. Pourtant, aujourd’hui, la Commission est heureuse de laisser des centaines de milliers de tonnes de PVC pollué être recyclées en nouveaux produits de consommation. Cela menace d’exposer inutilement des générations d’Européens et l’environnement. Nous devons éliminer les produits chimiques toxiques connus de nos maisons et de notre environnement, sans en ajouter plus. L’économie circulaire ne peut pas devenir un dépotoir pour les contaminants. Heureusement, le Parlement européen a défendu ce principe aujourd’hui. »
Les citoyens de toute l’Europe ont contacté leurs représentants élus avant la session plénière pour les exhorter à voter contre la proposition de la Commission, en utilisant une plateforme en ligne lancée par WeMove.EU et soutenue par HEAL et le BEE [5]. Des groupes de la société civile ont également écrit aux membres du Parlement européen pour leur demander d’interrompre la proposition, soulignant ses menaces potentielles pour la santé et l’environnement [6].
[1] 648 membres du Parlement européen ont voté sur la résolution visant à bloquer la proposition de la Commission européenne, avec 394 voix pour et 241 voix contre. 13 députés se sont abstenus. [2] https://echa.europa.eu/substance-information/-/substanceinfo/100.028.273[3] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/lead-poisoning-and-health
[4] https://www.europarl.europa.eu/news/en/press-room/20200120IPR70620/no-more-lead-in-pvc-to-protect-public-health-say-meps
[5] https://act.wemove.eu/campaigns/lead-pvc?
[6] https://www.env-health.org/wp-content/uploads/2020/02/11022020-Lead-and-compounds-PLEASE-SUPPORT-the-objection-resolution-B9-0089-2020.pdf