Le RES a participé à la conférence de presse1 organisée par Foodwatch sur le thème « Des hydrocarbures dans nos assiettes : foodwatch tire le signal d’alarme ». Foodwatch a fait analyser2 dans les 3 pays où l’ONG est implantée (Allemagne, France et Pays-Bas) les huiles minérales présentes dans un certain nombre de produits alimentaires. Ces huiles proviennent de la transformation, du transport, des additifs ou des emballages, principalement recyclés. L’agence européenne EFSA avait publié un rapport sur le sujet en 2012 (Scientific Opinion on Mineral Oil Hydrocarbons in Food) qui reconnaissait le problème, mais aucune suite n’a été donnée.
On distingue 2 grandes catégories : les MOSH (Mineral oil saturated hydrocarbons ) consistant en des hydrocarbures de type alcanes et les MOAH (mineral oil aromatic hydrocarbons) qui comprennent des hydrocarbures polycycliques aromatiques. C’est surtout cette catégorie qui pose problème car elle comprend des substances classées cancérogènes, mutagènes et perturbateurs endocriniens. Le résultat le plus troublant est que la contamination la plus forte provient des cartons recyclés, ce qui montre la nécessité de traiter le problème en amont. On comprend bien l’intérêt d’éviter au maximum et dès maintenant cette contamination. Dans l’immédiat, la solution passe par des revêtements intérieurs, du type polyéthylène , qui servent de barrière.
Les analyses de Foodwatch montrent que les produits français sont nettement plus contaminés que les produits allemands, ce qui s’explique vraisemblablement par le fait que la question des huiles minérales est posée publiquement et que les industriels ont déjà mis en place des réponses.
Le RES a présenté, en complément des données de Foodwatch, l’alerte3 lancée il y a quelques mois sur les substances autorisées comme additifs ou dans les matériaux à usage alimentaire , matières plastiques et autres, à partir de la publication par une équipe de chercheurs suisses d’une étude en juillet 2014. 175 substances dont 119 Perturbateurs endocriniens sont aujourd’hui autorisées. Comme le notent les auteurs de l’article : « du point de vue du consommateur, il est très inattendu de trouver des substances chimiques préoccupantes délibérément utilisées dans les matériaux au contact des aliments »… Le RES a donc écrit à l’ANSES pour que ces substances soient considérées comme prioritaires dans le cadre de la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens. Réponse dilatoire de l’ANSES. L’ANSES continuera son travail comme elle l’a fait jusqu’à maintenant. Elle va prendre en compte 8 substances en 2016. Quand on sait que la liste de référence TEDX en comporte près d’un millier, il faudra attendre un siècle à ce rythme….Cela montre la nécessité de mettre dans le débat public ces données pour que les citoyens se fassent entendre, que les autorités sanitaires sortent de leur léthargie et que les industriels améliorent leurs produits. Ils l’on fait en Allemagne, ils ne doivent avoir aucune difficulté à le faire en France.
Le RES va continuer sa coopération avec Foodwatch et interpeller les autorités pour obtenir des décisions à la hauteur de l’enjeu.
Signer la pétition en ligne : Hydrocarbures dans nos aliments : stop !