Le Réseau Environnement Santé fait partie de la Coalition EDC-Free Europe (70 organisations) qui a organisé le 6 novembre dernier un briefing au Parlement Européen pour accroitre la pression sur la Commission.
La dernière stratégie européenne sur les perturbateurs endocriniens date de 1999… Le Parlement Européen a voté le 18 avril dernier, à une large majorité (447 sur 502), une résolution demandant à la Commission Européenne de « prendre rapidement toutes les mesures nécessaires pour que la santé humaine et l’environnement soient protégés contre ces produits chimiques nocifs ».
La résolution souligne qu’il n’y a « aucune raison valable de reporter une réglementation efficace » et demande en particulier à la Commission de présenter un plan d’action concret et des propositions législatives visant à éliminer les perturbateurs endocriniens des cosmétiques, des jouets et des emballages alimentaires d’ici juin 2020.
Les signaux plutôt encourageants envoyés par la présidente Ursula von der Leyen et la commissaire à la santé Stella Kyriakides, « domaine prioritaire » de l’agenda de la nouvelle Commission en matière de santé, sont à tempérer par un processus administratif long et incertain.
Tout d’abord, conformément au 7e programme de protection de l’environnement, la Commission européenne s’était engagée à mettre en œuvre d’ici 2018 une stratégie actualisée. Or la communication de la Commission de 2018 ne doit en aucun cas être considérée comme une mise à jour de la stratégie de 1999. Ce document de 11 pages ne contient aucune proposition de mesures spécifiques, de calendrier, d’objectifs, de plan d’action ou de budget.
Aujourd’hui, la vaste consultation publique pour analyser et combler les lacunes de la législation actuelle « fitness check » représente un risque de retards supplémentaires et inutiles. La Commission dispose déjà des éléments nécessaires pour adopter des actions immédiates et efficaces. Sans compter que le principe du « One in, one out » pourrait entrainer une réduction arbitraire de la réglementation et un ralentissement – voire une inversion – des progrès dans la lutte contre les perturbateurs endocriniens, et plus largement sur l’ensemble des questions climat, environnement, santé.
Juin 2020 approche à grand pas, la pression doit être fortement maintenue sur la Commission Européenne pour qu’elle tienne ses engagements et ses délais.