Sous l’impulsion de son groupe de travail « santé environnementale », animé par l’éco-infirmier Émeric Vaillant, des professionnels de santé de la CPTS Asclepios se sont portés volontaires et ont donné d’eux-mêmes pour la démarche « Zéro phtalates » proposée par le RES. Ils ont soumis une mèche de leurs cheveux à l’analyse par le laboratoire Kudzu Science de leur contamination par les phtalates pour lancer le départ d’un projet de sensibilisation sur les risques sanitaires liés cette famille emblématique de perturbateurs endocriniens et montrer qu’il est possible de réduire l’exposition de la population.
Ces prélèvements de cheveux visent à évaluer la présence de 9 phtalates pour rendre visible la pollution invisible des perturbateurs endocriniens, les études Esteban et Elfe de Santé publique France ayant déjà prouvé une contamination totale de la population par les phtalates, et plus particulièrement des enfants.
Ces « substances extrêmement préoccupantes » ne devraient pas se trouver dans les cheveux, en raison des mesures d’interdiction ou de limitation prises depuis plusieurs années pour plusieurs d’entre eux. En mettant en évidence et en quantifiant la présence de ces phtalates dans les cheveux des participants, l’objectif principal est d’expliquer qu’il est possible de réduire son exposition en éliminant de notre quotidien les sources de ces contaminations.
Pour lutter contre la contamination par les perturbateurs endocriniens, se concentrer sur les phtalates permet une communication positive car ces substances sont éliminées en quelques heures par l’organisme. Agir pour éliminer les sources d’exposition permettra ainsi des bénéfices relativement rapides en matière de santé publique. Les phtalates sont notamment à l’origine de la progression d’au moins 8 maladies infantiles : asthme, déficit d’attention-hyperactivité (TDAH), troubles cognitifs, troubles du langage, reproduction (puberté précoce et volume testiculaire), obésité, hypothyroïdie et MIH (défaut de formation de l’émail des dents qui touche de 15 à 20 % des enfants de 6 à 9 ans et favorise les caries).
Les analyses de la précédente opération zéro phtalates en partenariat avec les kinésithérapeutes de l’IPPP (voir ici) ont révélé la présence de 7 phtalates, dans les prélèvements des 12 participants volontaires, avec différences allant de 1 à 830 pour le DiDP, de 1 à 340 pour le DEHP. Cette grande variabilité de contamination selon les participants témoigne de la possibilité d’atteindre de faibles niveaux de contamination compte tenu de l’élimination rapide des phtalates.
A partir de ces résultats la démarche proposée par le RES est d’utiliser tous les leviers d’actions et de relais à disposition des participants que ce soit de la sensibilisation, de la formation, des changements de pratiques professionnelles, voire des travaux de décontamination venant d’acteurs publics ou privés.
Les résultats de cette 6ème « opération zéro phtalates » du RES, permettront donc à la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé Asclépios, située en Indre-et-Loire, d’engager une démarche de sensibilisation des professionnels de santé participants directement à l’opération (pharmaciennes, médecins, kinésithérapeutes, infirmières, psychomotricienne, orthophoniste, sage-femme…) et par effet domino de la population et de tous les acteurs de santé du territoire sur les risques sanitaires liés aux perturbations endocriniennes en démontrant que nous sommes tous directement concernés par cette pollution cachée et ses conséquences.
Plus précisément, cette action de sensibilisation de la CPTS Asclépios est donc construite sur 3 temps :
1) La présente opération zéro phtalates. Les résultats groupés des analyses de cheveux seront révélés fin mai/début juin.
2) Une soirée de formation le 10 juin 20h par le Dr Pierre Souvet, cardiologue et fondateur de ASEF, sur le rôle de prévention des CPTS sur le sujet des perturbateurs endocriniens
3°) Un facebook live à destination de la population le 16 septembre intitulé « les endo quoi ? »