Omniprésents dans notre quotidien les phtalates soulèvent depuis longtemps de nombreuses préoccupations et sont devenus emblématiques de la lutte contre les perturbateurs endocriniens. Principalement utilisés en tant que plastifiants des PVC, on les retrouve également dans l’alimentation, l’environnement intérieur, les cosmétiques, les dispositifs médicaux et les médicaments, les vieux jouets en plastique… . Ils sont aussi une source de contamination de l’écosystème et participent à la chute de la biodiversité sur l’ensemble de la planète. Des phtalates ont même été trouvés sur les fourmis d’Amazonie !
Le rapport de l’Endocrine Society (2015) met en cause les phtalates dans les grands types d’effets liés aux perturbateurs endocriniens, soit après exposition directe, soit le plus souvent après exposition pendant la grossesse, les effets survenant pendant l’enfance et à l’âge adulte.
Bonne nouvelle, compte tenu de l’élimination rapide des phtalates par l’organisme humain il est possible d’agir rapidement et efficacement en éliminant à la source les causes de cette contamination.
Des sources majeures sont clairement identifiées comme les sols en PVC, qui libèrent du DEHP : premier polluant des poussières domestiques et une cause d’asthme, première pathologie chez les enfants de 5 à 9 ans.
Les phtalates sont à l’origine de la progression d’au moins 8 maladies infantiles : asthme, déficit d’attention-hyperactivité (TDAH), troubles cognitifs, troubles du langage, reproduction (puberté précoce et volume testiculaire), obésité, hypothyroïdie et MIH (défaut de formation de l’émail des dents qui touche de 15 à 20 % des enfants de 6 à 9 ans et favorise les caries).
Un nombre croissant d’enquêtes épidémiologiques montrent que l’exposition de la femme enceinte se traduit par des impacts sur la santé de l’enfant dont l’importance va varier fortement selon le degré de contamination maternel et la présence ou non d’une source de contamination des enfants. L’incidence de ces maladies varie de 1 à 2 voire de 1 à 3 chez l’enfant exposé au stade fœtal. Cela donne une idée des gains de santé qu’il est possible d’obtenir suite à une élimination de ces substances sur le temps d’un mandat politique.