À l’initiative de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine et de l’Union Régionale des Professionnels de Santé Pharmaciens Nouvelle-Aquitaine, un groupe de pharmaciens formés par Anne Lafourcade, ingénieur chimiste experte en santé-environnement, ont travaillé sur la thématique des perturbateurs endocriniens afin de mieux informer leurs clients. Formations et création d’outils sont en cours.
« C’est une véritable co-construction, une gestion dynamique de projet. Sous l’impulsion de l’Agence Régionale de Santé Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre à la fois de la stratégie Régionale Petite Enfance et du PRSE Nouvelle-Aquitaine, un groupe d’une quinzaine de pharmaciens volontaires ont pris le sujet à bras-le-corps. Suite à 5 réunions de travail en présence d’Anne Lafourcade, de l’agence Alicse, ils ont identifié leurs besoins pour développer au plus près les actions à mettre en œuvre afin de sensibiliser leur clientèle aux perturbateurs endocriniens », précise Marie-Pierre Sanchez-Largeois, pharmacien inspecteur de santé publique à l’ARS .
Au pilotage du projet côté Union Régionale des Professionnels de Santé Pharmaciens, Christine Salavert-Grizet, pharmacienne et secrétaire de l’Union détaille : « Nous avons identifié trois cibles : les pharmaciens, le personnel d’officine et le grand public. Nous avons opté pour la mise en place d’ambassadeurs référents dans chaque département, auxquels nous allons proposer une journée de formation fin mars 2020, ainsi que des outils de travail pour les différentes cibles, que nous mettrons à disposition des pharmacies ayant suivi la formation. Cette thématique est complexe. Il existe un réel besoin de connaissances, d’être formé sur les composants de ces familles chimiques afin d’orienter au mieux les patients, qu’ils soient malades ou bien portants. Nous sommes de plus en plus questionnés sur ces sujets. Après la formation, des réunions d’information seront proposées dans chaque département, animées par un expert, où le pharmacien référent viendra apporter son témoignage. »
Depuis un an, les pharmaciens sensibilisés par Anne Lafourcade à ces substances soupçonnées d’être néfastes pour la santé ont déjà mis en place des changements au sein de leurs officines. « Nous avons été sensibilisés aux labels, nous avons participé à un atelier Nesting à la Villa Santé de Poitiers, travaillé sur des formules de savon, de déodorants… Certains d’entre nous ont déjà modifié des pratiques, réorienté leurs achats en nettoyant leur gamme, en commandant des produits plus sains, en proposant des biberons en verre, en diffusant les flyers Les bons gestes à adopter édités par l’ARS . Certaines actions fonctionnent mieux que d’autres, les ambassadeurs pourront témoigner des freins et leviers. Et tous ces changements sont aussi une manière pour les pharmaciens de faire pression sur les laboratoires afin qu’ils prennent en compte nos demandes, » souligne Christine Salavert-Grizet. Les réunions d’information commenceront par les départements où les maternités ont déjà engagé une stratégie santé-environnement comme à la Rochelle ou à Guéret. Les mamans étant déjà sensibilisés sur ces territoires, les pharmaciens devront faire face à des questions plus nombreuses et donner des réponses éclairées, notamment sur les composants des cosmétiques et autres objets quotidiens pour les femmes enceintes ou allaitantes, ou par les parents de nourrissons.