RISQUES LIES AUX PHTALATES :
ARTICLES PARUS de janvier à mars 2011
DANS LA LITTERATURE SCIENTIFIQUE (Source Pubmed)
ANALYSE GENERALE
A. EFFETS CHEZ L’HUMAIN :
● Effet physiopathologiques :
– Association entre la présence de revêtement de sol en PVC et l’asthme chez l’enfant. Ces revêtements sont une source importante de phthalates que l’on retrouve dans les poussières intérieures.
– Un groupe de 34 gènes/protéines peut servir de marqueurs moléculaires de la toxicité des phtalates. Les 3 premières catégories relatives à leur toxicité sont la cardiotoxicité, l’hépatotoxicité et la néphrotoxicité.
– L’exposition professionnelle maternelle aux phtalates et aux pesticides a des effets néfastes sur la fertilité et l’issue de la grossesse.
– L’exposition maternelle aux phtalates pourrait affecter le statut des hormones sexuelles stéroïdiennes du fœtus et du nouveau-né.
– L’exposition au phtalate de di (n-butyl) (DBP) affecte les cellules germinales (CG) des rats exposés in-utéro. Des effets similaires ont été démontrés in vitro sur des testicules fœtaux humains et pourraient être à l’origine du cancer des testicules à cellules germinales.
– Les taux de prolactine sérique chez des hommes suspectés d’infertilité sont positivement associés avec l’exposition au phtalate de dibutyl (DBP) et au phtalate de diéthylhexyle (DEHP).
B. EFFETS CHEZ L’ANIMAL :
● Chez le rat :
– Le phtalate de dipentyle (DPeP) réduit la production de la testostérone fœtale et induit le développement demalformations postnatales précoces de la reproduction masculine de façon plus importante que le DEHP.
– L’exposition de cardiomyocytes de rats nouveau-nés à des concentrations de DEHP engendrent des changements dans l’expression de certains gènes pouvant expliquer les effets arythmogènes des phtalates sur ces cellules.
● Chez la souris :
– La consommation d’eau potable de Nanjing polluée aux HAP, aux phtalates et autres polluants organiques induit desperturbations métaboliques.
● Chez le singe :
– Etude de toxicologie moléculairequi apporte un éclairage mécanistique à la sensibilité cellulaire aux polluants.
● Chez le poisson :
– Le phtalates de di-n-butyle a des effets anti-androgéniques chez le poisson dont le système endocrinien est similaire à celui des mammifères.
C. EXPOSITION ENVIRONNEMENTALE
– Allemagne : sur 111 enfants à l’école primaire, tous sont exposés aux phtalates. Deux enfants dépassaient la DJA pour le DnBP et un enfant approchait la DJA pour le DEHP. 24% des enfants dépassaient la DJA cumulative pour les phtalates les plus critiques (DEHP, DnBP et DiBP) et 54% présentaient une exposition globale qui dépassait 50% de la DJA cumulative.
– Exposition généralisée de la population asiatique aux phtalates. Au Koweit, le niveau d’exposition au DEHP dépasse lestaux deréférence de l’EPA.
– Danemark : Les enfants Danois sont exposés à plusieurs phtalates simultanément avec des niveaux plus élevés pour le Phtalate de dibutyle (DBP[i+n]) et le DEHP (action anti-androgénique). L’exposition combinée aux deux isoformes de DBP dépassait la DJA pour le phtalate de di-n-butyle (DnBP) chez plusieurs des enfants les plus jeunes.
– USA : Les métabolites du phtalate de monoéthyle, de monobutyle, de monobenzyle et de mono-2-éthylhexyle ont été détectés dans 94% des échantillons d’urine de 10 femmes en âge de procréer.
– Mexique : L’utilisation de certains produits de soins corporels contribue à la charge de l’organisme en phtalates.
– Espagne : L’exposition aux phtalates et aux phénols est importante dans un groupe de femmes enceintes et de jeunes enfants, deux populations à risque. Lien avec la classe sociale.
– Banlieu parisienne : Les eaux pluviales sont fortement contaminées (45 substances chimiques et métaux) et doivent être traitées avant d’être rejetées dans les eaux réceptrices afin d’éviter tout impact négatif sur la qualité de la rivière.
– Détection dans l’eau en bouteille de plusieurs perturbateurs endocriniens parmi lesquels plusieurs phtalates.
– Association entre la présence de revêtement de sol en PVC et l’asthme chez l’enfant.
– Présence de phtalate de di-2-éthylhexyle (DEHP) et de di-N-butyl (PNOD) dans le lait maternel. L’apport via le lait maternel était inférieur à la DJA (2 à 7% de la DJA). L’allaitement reste bénéfique. (2 études)
– Paris : Les débordements d’égouts unitaires (DEU)sont une source locale significative de métaux ainsi que d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et de phtalates de di-2-éthylhexyle (DEHP).
– Contamination des eaux de surface se situant en aval du fleuve Jaune et du Yang-tsé-Kiang par les n-alcanes, les HAP, les phénols, les composés nitrés, les esters de phtalates (PAE), les pesticides et les produits pharmaceutiques notamment.
– Espagne : Présence de 36 polluants dont 26 prioritaires (PP) dans les eaux côtières de la Communauté Valencienne en Espagne. Les phtalates font partie des composés chimiques ayant montré une fréquence d’occurrence de plus de 20%.
– Canada : présence de plusieurs phtalates dans les produits cosmétiques et de soins corporels, incluant les produits de soins pour bébé. (voir estimation des taux d’exposition p10)
– Chine / USA : l’apport alimentaire est la source principale d’exposition au DEHP, particulièrement en Chine, alors quel’absorption par voie cutanée est une source d’exposition importante pour le diéthyle phtalate (DEP)
– Présence de phtalates dans les produits laitiers (DBP et du DMP). La quantité de DBP détectée était à plus de 100µg/kg.
D. MÉTABOLISME , BIOMONITORING
– Le phthalate mono(4-hydroxypentyle) (MHPP) est le biomarqueur d’exposition le plus adéquate pour évaluer l’exposition humaine au phtalate de Di-n-pentyle (DPP) (exposition plutôt limitée aux USA).
E. REVUE GÉNÉRALE SUR LES PHTALATES
– Article qui rend compte de la toxicologie du phtalate de Di(2-éthylhéxyle) (DEHP) et de son utilisation en médecine transfusionnelle en évaluant ses avantages et en étudiant les matériaux de substitution.
– Evaluation des connaissances actuelles sur l’impact des perturbateurs endocriniens (phtalates, BPA etc.) sur les troubles physiologiques, biochimiques et fonctionnels de la reproduction humaine.
F. METHODOLOGIE
– L’approche par correction de la créatinine couramment utilisée pour estimer l’ingestion quotidienne de contaminants devrait être utilisée avec réserve pour le phtalate de di-2-éthylhexyle (DEHP).