PLASTIQUES – Les microplastiques dans l’océan Arctique, répercussions environnementales et sanitaires
La Commission européenne (CE) annonce via un communiqué du 28 mai 2018, les nouvelles règles de l’UE concernant les plastiques à usage unique pour réduire les déchets marins dans un objectif de protection de la biodiversité et de la santé humaine. Le Monde Pollutions revenait fin avril sur les résultats inquiétants concernant les microplastiques. Jusqu’à 12 000 particules de microplastiques par litre sont retrouvées dans la banquise de la zone arctique. Aucune des cinq zones analysées n’était vierge de contaminants. Les blocs de banquise renfermaient les résidus de dix-sept sortes de plastiques, parmi lesquels du polyéthylène et du polypropylène (utilisés dans les emballages), de la peinture, de l’acétate de cellulose (issu des filtres de cigarette), du nylon et du polyester. Avec, au total, 1 100 à 12 000 microdébris par litre d’eau glacée.
Ces plastiques se retrouvent jusque dans nos poumons, les microplastiques étant présents dans l’air, dans l’eau et dans les aliments, pouvant engendrer des conséquences pour notre santé. « Les plastiques ont tendance à fixer les polluants » et « il existe un phénomène de « bioamplification » par lequel la concentration en polluants augmente à chaque stade de la chaîne alimentaire », selon Françoise Amélineau du LiEnSs…
Ces plastiques peuvent contenir des phtalates, familles de perturbateurs endocriniens reconnus et retrouvés chez 99,6% des femmes étudiées dans la cohorte ELFE, ce qui traduit une exposition régulière aux phtalates. La contamination est donc quotidienne, provenant de sources d’exposition multiples pouvant provoquer des problèmes de fertilité et de développement du fœtus notamment…
WWF alerte aussi sur les dommages environnementaux engendrés par les plastiques. « A ce rythme-là d’ici 2025, on comptera 1 tonne de plastique pour 3 tonnes de poissons« . « Les écosystèmes marins sont aussi impactés : sur près de 90 cétacés, un étude montre que le rorqual commun, le cachalot et le globicéphale noir sont contaminés par les phtalates ».
La Commission propose l’interdiction de certains produits contenant du plastique comme : les bâtonnets de coton-tiges, couverts, assiettes, pailles, mélangeurs pour boisson et tiges pour ballons en plastique. Un pas en avant que le RES souligne pour lutter contre la pollution plastique à condition que la directive soit adoptée, même si les objectifs de réduction peuvent être encore plus ambitieux !