En chiffrant le coût économique de la pollution de l’air entre 68 et 97 milliards d’euros, le rapport du Sénat « Pollution de l’air : le coût de l’inaction » apporte un élément supplémentaire sur le coût pour nos sociétés de la dégradation de l’environnement.
Cette évaluation s’ajoute à celle publiée par un groupe de chercheurs européens, début mars, évaluant le coût économique des perturbateurs endocriniens en Europe à 157 milliards d’euros, soit 1,2 % du PIB européen.
Ces chiffres sont à rapprocher de la situation de l’assurance maladie considérée « en état extrêmement critique » par la Cour des Comptes dans son audit des finances publiques en 2012. Le déficit de l’assurance maladie ne cesse de progresser. Son poids dans le déficit de la Sécu est passé de 43 % en 2008 à 52,5 % en 2011. Il est encore estimé à 6,4 Milliards € en 2014. La France dépense actuellement 11,6% de son PIB pour les dépenses de santé soit le 3ème taux le plus élevé des pays de l’OCDE.
Les chiffres de l’Assurance maladie fournissent un éclairage sur cette épidémie de maladies chroniques. L’incidence des ALD (Affections de Longue Durée) progresse 5 fois plus rapidement que le changement démographique. Certaines affections progressent encore plus vite : l’AVC (Accident Vasculaire Cérébral), dont une des causes avérées est la pollution de l’air, a progressé de 76 % entre 2003 et 2013, mais, dans une région comme l’Alsace, la progression a été de 131 %. Il n’est plus possible de considérer cette évolution comme la simple conséquence du vieillissement. L’environnement au sens large du terme est donc largement en cause.
Malgré cette situation de crise et l’évidence de ses origines environnementales, la loi Santé actuellement en discussion n’aborde que marginalement cette question.
« L’enjeu est aujourd’hui de protéger la santé de l’homme en s’attaquant aux causes de l’épidémie de maladies chroniques qui progresse en France et dans le Monde. Une grande loi de Santé environnementale est nécessaire » conclut André Cicolella, président du RES.