Organisé à l’occasion de la campagne nationale Octobre rose, en partenariat avec Alliance Santé Planétaire et avec le soutien de la Mairie de Paris, le colloque invite à intégrer les facteurs environnementaux dans la lutte contre le cancer du sein.
Nous espérons vous voir nombreuses et nombreux le 22 octobre après-midi, à l’Académie du Climat (Paris 4e) ! !
La France est devenue le pays ayant le plus haut taux de cancers du sein au monde [1]. Paris se distingue même par un taux de cancers du sein 15% au-dessus de la moyenne nationale, tous âges confondus, y compris pour les femmes de moins de 50 ans [2]. Ceci démontre notamment que le nombre très élevé de cancers du sein en France ne peut pas s’expliquer uniquement par le vieillissement de la population ou par un dépistage important.
2024 marque le 30ème anniversaire de la campagne d’information et de sensibilisation Octobre Rose. C’est le moment d’initier une réflexion sur la stratégie nationale de lutte contre le cancer du sein pour davantage intégrer les facteurs environnementaux. En effet, la campagne Octobre Rose se focalise sur le dépistage organisé et sur la sensibilisation aux facteurs de risques individuels (tabac, alcool, surpoids, notamment). Pourtant, les données scientifiques sont de plus en plus nombreuses en faveur de l’association entre cancer du sein et exposition à des facteurs environnementaux – comme la pollution de l’air intérieur ou extérieur, l’alimentation ultra-transformée, les pesticides, les plastiques. Nous savons ainsi que des centaines de substances chimiques présentes dans notre environnement, dont certains perturbateurs endocriniens, semblent bien impliquées dans la genèse, le développement ou l’agressivité du cancer du sein [3]. Nous savons également que leur impact peut être transgénérationnel : il a été ainsi démontré chez l’animal, mais aussi chez la femme enceinte, que l’exposition à des perturbateurs endocriniens constitue un facteur de risque pour la mère, mais également pour l’enfant [4].
La prise en compte des polluants chimiques dans la lutte contre le cancer du sein est d’autant plus fondamentale qu’il est possible d’agir sur ce facteur. Les perturbateurs endocriniens sont certes omniprésents dans nos environnements de vie (bisphénols dans les contenants alimentaires, phtalates dans le mobilier et les sols, retardateurs de flamme dans les matelas et autres biens de consommation ignifugés, PFAS dans les revêtements antiadhésifs ou dans l’eau du robinet, dioxines dans notre alimentation …). Néanmoins, la présence dans nos environnements de beaucoup de ces substances peut être diminuées par la mise en œuvre de politiques publiques adaptées. De plus, dans le contexte du dérèglement climatique en cours et à venir, des travaux indiquent que les émissions intérieures de perturbateurs endocriniens risquent d’augmenter du fait des températures moyennes plus élevées [5] et de la meilleure isolation des lieux de vie dans l’objectif d’économies d’énergie. Les travaux du Centre International de Recherche sur le Cancer prévoient également une augmentation conséquente des cas de cancers du sein d’ici 2050, avec des projections à 75 400 cas et 20 100 décès par an en France, contre 65 700 cas et 14 700 décès aujourd’hui [6]. Il est donc grand temps, afin de contrer cette augmentation, de mener une politique ambitieuse de lutte contre le cancer du sein intégrant les causes environnementales !
C’est pourquoi le Réseau Environnement Santé (RES), organise mardi 22 octobre, avec le soutien de la Mairie de Paris et en partenariat avec l’ONG Alliance Santé Planétaire, un colloque visant à appeler à une meilleure prise en compte des facteurs environnementaux dans la lutte contre le cancer du sein et à proposer des pistes d’actions.