Le 21 mars, le Réseau Environnement Santé est intervenu lors d’une conférence « VILLE TOXIQUE, VILLE SANTÉ » – « Pourquoi Paris est-il le 2ème « pays » au monde pour le cancer du sein ? » organisée par la Fondation AIA.
Nous étions déjà intervenu lors de la Table Ronde « Ville et Santé, un paradoxe ? » en juin dernier.
A noter la proposition du RES :
Intégrer de la dimension sanitaire dans les plans et projets « urbanisme durable »
- Intégration de la dimension sanitaire dans les plans et projets « urbanisme durable »
- Développement de services de santé environnementale dans les collectivités territoriales prenant la suite, là où ils existent, des anciens services d’hygiène
- Intégration des critères d’éco-conditionnalité dans les politiques d’achat des collectivités territoriales
Explication : Les données scientifiques sont suffisamment bien établies pour considérer que la conception de la ville est en soi un facteur majeur de santé, tant positif que négatif. La ville est à l’interface des différentes composantes de la crise écologique. Elle est en conséquence le lieu où la lutte contre la crise sanitaire peut être menée avec le plus d’efficacité, car elle permet d’intégrer la dimension santé dans toutes les décisions d’urbanisme et d’associer les citoyens aux décisions.
- Les pollutions urbaines affectent directement la santé environnementale : pollution de l’air, pollution sonore, des cours d’eau urbains, des sols, pollution électromagnétique dont l’effet cocktail n’est pas évalué.
- La forme et le fonctionnement urbain doivent être revus en prenant en compte, entre autres : une densité urbaine appropriée (rapport population/surface urbaine) non excessive, la sur densification est dangereuse dans le contexte du réchauffement climatique (micro climat urbain et formation d’ilot de chaleur urbain). De même le ratio espace vert / population doit être adéquat : les effets bénéfiques de la végétation sont connus (effets thermiques sur le climat urbain, effets sur les polluants atmosphériques, effets d’atténuation acoustique, effets sur le bien-être physique et mental, effets sociaux). La quantité et la diversité des espaces verts en ville offrent de nombreux bénéfices environnementaux et sanitaires.
- La malbouffe doit être aussi dénoncée avec la multiplication des fast-foods en ville et l’implantation partout dans l’espace urbain de la grande distribution. Il faut favoriser les marchés ouverts de quartier et l’agriculture urbaine de proximité.
- Le mal-logement doit être également pris en compte avec ses conséquences sanitaires, la pollution de l’air intérieur en est aussi une manifestation. La crise du logement est aussi à l’origine de la crise sanitaire.
- La ville, dans sa forme et son fonctionnement, qui consomme 75% des combustibles fossiles (circulation, chauffage, usines, bureaux…) est la principale source d’émissions des GES (75%), donc la principale responsable du dérèglement climatique en cours avec les conséquences sociales et sanitaires catastrophiques attendues.
La transition énergétique et la transition urbaine qui l’accompagne doivent être accélérées pour sortir de ces crises.